« D'une
manière générale, rappelons qu'il est attendu des candidats une
rédaction « experte » et non pas telle qu'un élève pourrait la formuler
sur une copie : il s'agit bien de sélectionner de futurs enseignants et
non pas de seulement vérifier que les candidats sont capables de
résoudre les exercices proposés. À ce titre, il est attendu des
candidats :
-
Que, lorsqu'un théorème est cité, toutes ses hypothèses soient
vérifiées. Par exemple, pour la question X.1 du premier problème, il
était attendu que les candidats justifient l'utilisation du théorème
des valeurs intermédiaires par la continuité de la fonction f ; pour
les diverses utilisations du théorème de Thalès, il était attendu que
les candidats en vérifient les hypothèses (en particulier les
hypothèses d'alignement des points, peu vérifiées) et ne se contentent
pas d'écrire « d'après le théorème de Thalès », « on applique Thalès »,
voire simplement « Thalès : ».
-
Que les quantificateurs soient utilisés correctement et à bon escient,
en particulier dans la rédaction des preuves par récurrence.
-
Que les notations soient respectées : par exemple, en géométrie, les
notations [AB], (AB) et AB sont souvent utilisées indistinctement, ce
qui a conduit à des erreurs mathématiques graves, telles que
l'apparition de quotients de segments.
-
Qu'une réelle attention soit portée à la grammaire et l'orthographe :
on déplore un nombre relativement important de copies truffées de
fautes d'orthographe allant jusqu'à rendre la compréhension difficile
(« on mais au carré »), sans compter la présence d'expressions
incorrectes (« on a que »).
-
Que la rédaction soit lisible et soignée : rappelons que la notation
porte aussi sur cet aspect. À ce titre, mettre en valeur les résultats
démontrés, accompagner de figures illustratives les questions le
nécessitant (en particulier en géométrie), réaliser des figures
soignées devraient être la norme. La précision et la concision sont
également attendues.
Certains
candidats usent d'expressions telles que « il est clair que » ou « on
peut affirmer que » et même parfois, « c'est évident », tout
particulièrement en géométrie, sans plus d'argumentation. De telles
affirmations ne suffisent pas pour convaincre les correcteurs de la
validité des réponses proposées et laissent planer le doute sur
l'honnêteté intellectuelle du candidat. »
[Au sujet de la structuration et la présentation des copies, on peut aussi lire :] Si
la plupart des copies sont lisiblement et correctement rédigées,
faisant par exemple ressortir les résultats obtenus en les encadrant,
d'autres auraient mérité davantage d'effort au niveau du soin et de la
présentation : les traits doivent être tirés à la règle et les
illustrations (courbes, schémas) doivent être soignées et précises (en
particulier les noms des axes doivent apparaître).
Sur un autre
registre, il est attendu d'un futur professeur qu'il utilise un niveau
de langage approprié : des expressions telles que « c'est bon » ou « ok
» pour conclure une preuve n'ont pas leur place dans la copie d'un
candidat à un concours de recrutement d'enseignants.
Il en est de
même pour l'étalage de ses états d'âme lors de la résolution d'une
question : des expressions telles que « zut, cette méthode ne marche
pas » sont à proscrire.
En l'absence d'épreuves orales à la
session 2020, le jury s'est montré particulièrement attentif à la
qualité de présentation et d'organisation des copies. L'absence de
structuration, les erreurs de numérotation dans les pages qui
constituent la copie ou à l'intérieur des différentes questions, le
désordre dans lequel les questions sont traitées augurent mal de la
capacité future du candidat à concevoir des documents pédagogiques de
référence et à organiser efficacement un tableau.
Enfin,
l'affirmation sans preuve de résultats qualifiés d'évidences ou
l'utilisation du résultat de la question 𝑛+1 pour démonter celui de la
question 𝑛 ne manquent pas de laisser au correcteur une impression de
tromperie, voire de douter de l'honnêteté intellectuelle du candidat.
Tous
les passages en force se révèlent finalement défavorables au candidat.
Signalons au contraire qu'il est parfaitement légitime de poursuivre un
raisonnement en s'appuyant sur un résultat non démontré mais clairement
indiqué comme étant admis. »