
« LECTURES SUR LES MATHEMATIQUES, L'ENSEIGNEMENT & LES CONCOURS, Vol. 1 »

Présentation du premier volume de la revue

Titre
: Lectures sur les Mathématiques, l'Enseignement & les Concours, Vol. 1.
Nature : Revue
généraliste de mathématiques proposant des articles originaux de
sensibilités diverses, avec une prédilection pour les articles de
réflexion sur l'enseignement et/ou les concours, les synthèses de
connaissances, et les développements sur les
thèmes de la préparation aux concours.
Directeur de la publication : Dany-Jack Mercier, MCF à l'IUFM de la Guadeloupe, membre du CRREF.
Auteurs du vol. 1 :
Laurence Chélamie, Dominique Hoareau, Dany-Jack Mercier, Robert Rolland, Arnaud de Saint Julien.
Editeur
: Publibook. Nombre de pages : 300 pages. Année
: 2009.
EAN : 9782748347616.
Prix : épuisé.
LES ARTICLES DU VOLUME 1 DE LA REVUE LMEC :
L. Chélamie : L'apprentissage de l'autonomie devant un énoncé mathématique en classe de sixième.
D. Hoareau : Histoires de groupes.
D.-J. Mercier : Introduction aux espaces projectifs, preuves des théorèmes de Pappus et de Desargues, dualité.
D.-J. Mercier : Polyèdres eulériens et solides pathologiques.
R. Rolland : Outils élémentaires de l'analyse.
J.-E. Rombaldi : Accélération de la convergence des suites réelles.
A. de Saint Julien : Matrices toutes puissantes.
RESUMES DES ARTICLES :
1. Laurence Chélamie : L'apprentissage de l'autonomie devant un énoncé mathématique en classe de sixième.
En entrant en sixième, l'enfant découvre un nouveau
contrat avec les professeurs, doit acquérir de nouvelles habitudes et
conquérir plus d'autonomie. Mais comment permettre aux élèves d'être
plus autonomes et directifs devant un problème mathématique ? Quelles
activités peut-on construire pour faciliter ce « passage à l'acte »
nécessaire chez nos élèves ? Que répondre quand ceux-ci se contentent
de clamer : « Madame, je ne comprends pas ! » ? Cet article, tiré d'un
mémoire professionel présenté en juin 2003 à l'IUFM de Guadeloupe, nous
offre des pistes de réflexion sur l'enseignement des mathématiques en
classe de sixième, tout en décrivant et analysant des expériences
pédagogiques réelles vécues dans une classe.
2. Dominique Hoareau : Histoires de groupes.
Voici un document de synthèse sur les groupes finis que l'on aura
plaisir à parcourir. Il regroupe du matériel utile si l'on désire
passer un concours comme le CAPES ou l'agrégation, et permet de mettre
en oeuvre des techniques spécifiques dans les démonstrations comme les
passages aux quotients, l'utilisation du premier théorème
d'isomorphisme ou l'emploi du centre d'un groupe.
Une attention particulière a été portée aux groupes de permutations. La
section 2.7 propose de tirer avec remise deux éléments d'un groupe fini
non commutatif G, et de calculer la probabilité P(G) pour que ces deux
éléments commutent entre eux (théorème de Dixon). Enfin la dernière
section explicite la structure de certains groupes (groupes d'exposant
2, groupes diédraux, groupes d'ordre pair ou d'ordre 2p avec p premier
impair, théorème de Cauchy) d'une façon toujours attayante et en
établissant de nombreux parallèles.
Pas moins de 25 exercices sont proposés, le plus souvent avec une solution développée.
3. Dany-Jack Mercier : Introduction aux espaces projectifs, preuves des théorèmes de Pappus et de Desargues, dualité.
Voici une introduction aux espaces projectifs. Après avoir rendu compte
du lien intime qui existe entre les espaces affines et les espaces
projectifs, on définit une topologie sur le projectif, puis on justifie
l'emploi de ces espaces en montrant que ce cadre de travail simplifie
les démonstrations des théorèmes de Pappus et de Desargues en nous
évitant d'avoir à envisager les nombreux cas particuliers qui
apparaissent très vite en géométrie affine. On achève cette incursion
projective en montrant comment la dualité permet de déduire
mécaniquement des énoncés de théorèmes, et en nous intéressant aux
homographies. Le lecteur qui désire atteindre rapidement les preuves
des théorèmes de Pappus et Desargues peut sauter la Section 3.6..
Cet article convient parfaitement pour découvrir les espaces
projectifs. Il devrait aussi permettre aux candidats aux CAPES et aux
agrégations de prendre du recul en leur donnant l'occasion de :
- mettre en oeuvre des résultats vectoriels classiques,
- compléter une culture mathématique générale,
- mieux comprendre deux jolis théorèmes dans des environnements géométriques différents.
4. Dany-Jack Mercier : Polyèdres eulériens et solides pathologiques.
La formule S-A+F=2 concernant des polyèdres, proposée par Leonhard
Euler en 1750 sans qu'il soit capable d'en donner une preuve
rigoureuse, attendra 1794 pour être démontrée par Adrien Marie
Legendre. Dans cet article, nous voulons préciser son champ
d'application, imaginer des contre-exemples, et retourner sur deux
preuves classiques bien jolies : celle de Cauchy et celle utilisant la
même relation s-a+f=2 vraie pour des graphes connexes. Cette petite
incursion dans le monde des polyèdres s'achèvera avec la preuve de
l'existence de seulement cinq polyèdres réguliers, encore appelés
"solides platoniciens" ou "polyèdres parfaits".
5. Robert Rolland : Outils élémentaires de l'analyse.
L'analyse est un secteur très large de l'activité mathématique.
Développée à partir du XVIIe siècle, elle a été essentiellement centrée
sur le calcul infinitésimal jusqu'à la fin du XIXe siècle. Cette partie
s'occupe des nombres et des fonctions en tant que tels, des bonnes
approximations de ces objets et des outils de dérivation et
d'intégration qui pemettent d'opérer sur eux et même éventuellement de
les définir.
À partir du XXe siècle, l'analyse
fonctionnelle, qui considère qu'une fonction est un point d'un ensemble
de fonctions, avec tous les aspects géométriques qui s'y rattachent,
s'est developpée, principalement pour la résolution des problèmes aux
limites des équations différentielles et intégrales.
Nous présentons ici un texte libre qui donne quelques idées
élémentaires sur les outils de base et leurs utilisations dans le cadre
du calcul infinitésimal. Nous insistons sur l'emploi simultané de
techniques différentielles et de techniques intégrales, le tout relié
bien entendu par le théorème fondamental du calcul différentiel et
intégral.
L'aspect analyse fonctionnelle n'est pas abordé, tout au moins comme objet central d'étude.
6. Jean-Etienne Rombaldi : Accélération de la convergence des suites réelles.
Jean-Etienne Rombaldi nous propose un exposé clair et bien structuré
sur la rapidité de convergence des suites et sur quelques procédés
d'acélération de convergence. Agrémenté de 19 exercices proposés avec
leurs solutions, ce travail représente un moyen de s'entraîner sur ce
thème pour les écrits des concours et d'aborder une leçon d'oral du
CAPES externe encore présente à la session 2008 des épreuves (et dont
le libellé exact est : "Exemples d'étude de la rapidité de la
convergence d'une suite réelle (u_{n}) vers une limite ℓ : cas où
|u_{n}-ℓ| est dominé par n^{-a}, par qⁿ... L'exposé pourra être
illustré par un ou des exemples faisant appel à l'utilisation d'une
calculatrice.").
7. Arnaud de Saint Julien : Matrices toutes puissantes.
Dans la RMS d'octobre 2005, Gabriel Dospinescu pose la question Q535 :
déterminer les matrices carrées A telles que pour tout n∈N*,
il existe une matrice B à coefficients rationnels telle que A=Bⁿ. Nous
allons répondre à cette question mais aussi proposer quelques
prolongements.
Dans tout l'exposé, K désigne un corps commutatif. Une matrice carrée A est dite toute puissante sur K (en abrégé TPK), si pour tout n∈N*, il existe une matrice B à coefficients dans K telle que A=Bⁿ. On remarque déjà qu'une matrice toute puissante sur K est nécessairement à coefficients dans K.
L'objectif de cet article est de déterminer les matrices toutes puissantes dans le cas où K désigne C, R, Q ou un corps fini.
AVANT-PROPOS DU VOL. 1 :
Voici le premier numéro d'une revue dédiée aux mathématiques, à
l'enseignement et aux concours. Vaste programme s'il en est, cet
espace de liberté est ouvert à tous les collègues de la maternelle à
l'université qui désirent partager leurs travaux pour donner à ceux-ci
une visibilité supplémentaire et les proposer aux lecteurs avertis. Les
thèmes abordés dans cette revue se veulent libres et variés.
En me lançant dans ce projet de publication, ma première idée était de
donner la parole aux praticiens des mathématiques, à tous mes collègues
qui vivent leur science au jour le jour devant des élèves, en leur
proposant un espace où ils pourraient s'exprimer en direction de tous
ceux qui désirent lire de beaux textes mathématiques, qui veulent
réfléchir sur les divers aspects de notre métier d'enseignant, ou qui
préparent des concours et cherchent aides et munitions sous la forme
d'exposés ciblés et suffisamment détaillés sur des thèmes fondamentaux.
Mon expérience de webmestre de MégaMaths m'a
montré qu'un bon nombre de "perles", de travaux intéressants faits par
des collègues, ne sont pas diffusés largement ou, s'ils le sont sur
internet, font rarement l'objet d'une publication officielle. C'est
dommage, car même si la mise en ligne sur internet est un outil
remarquable et simple de mise à disposition de l'information, la
publication traditionnelle, avec ses besoins de présentation minutieuse
et de relectures répétées, demeure le moment où la publication "prend
date" et se trouve définitivement prise en compte par la
communauté. Aller jusqu'à la publication physique d'un livre,
c'est aussi proposer aux lecteurs un outil de travail bien réel qu'il
pourra avoir plus envie d'utiliser.
Cet
espace est un espace de liberté où nous nous retrouvons entre
"aficionados" : auteurs et lecteurs. Ici seul le contenu et les idées
importent, sans qu'il soit nécessaire de suivre une ligne imposée ou de
se plier à une quelconque mode forcément passagère.
Ce premier numéro propose 7 articles. Le premier est un article de
didactique qui montre le travail d'un professeur dans sa classe de
sixième, et les six autres sont des articles de fond qui intéresseront
en particulier les candidats aux concours qui désirent réviser un thème
et s'entraîner sur des exercices corrigés. Voyons cela plus en
détail :
▶ Dans "L'apprentissage de
l'autonomie en sixième", Laurence Chélamie nous montre, exemples à
l'appui, comment un professeur de collège peut espérer rendre ses
élèves plus autonomes et directifs devant un problème mathématique.
L'objectif est bien de motiver un authentique "passage à l'acte" pour
qu'un élève de sixième ne se sente plus démuni devant un texte
mathématique qui lui est proposé.
Comment lui
donner des schémas de réaction ? Quels objectifs doit-on choisir ?
Quelles activités peut-on imaginer dans sa classe pour atteindre ces
objectifs ? Autant de questions qui méritent d'être posées et qui le
seront, de façon toujours très sensible, dans cet article.
▶ Ensuite nous laisserons notre collègue et pédagogue Dominique Hoareau
nous raconter des "Histoires de groupes". Son article de synthèse
permet de survoler en quelques pages une bonne partie de tout ce que
l'on doit connaître sur les groupes quand on prépare un concours de
recrutement.
Les structures algébriques ont été
une des conquêtes du vingtième siècle, et les groupes tiennent une
place de choix dans ces structures. L'exposé est bien mené et motivant
!
▶ Je vous propose ensuite de plonger dans
un espace projectif pour aller voir comment démontrer d'un seul coup
deux jolis et très classiques théorèmes d'alignement, les théorèmes de
Pappus et de Desargues, qui n'ont rien perdu de leur fraîcheur malgré
les siècles !
Démontrer ces résultats sans devoir
nous placer dans chacun des six cas de figures possibles est une
bénédiction.
Mais pour ce faire, il est
nécessaire de bien introduire les espaces projectifs et de montrer en
quoi ils peuvent nous intéresser en géométrie classique. J'ai donc
insisté sur la description du lien entre espaces projectifs et espaces
affines, et sur toute la mécanique du travail "en coordonnées
projectives" une fois que l'on a choisi un repère projectif.
Aucune connaissance préalable des espaces projectifs n'est demandée. Il
suffit de connaître un peu d'algèbre linéaire pour pouvoir lire cet
article. La fin de l'exposé profite de l'investissement que nous avons
consenti pour parler :
- des
théorèmes duaux (qui se déduisent mécaniquement d'autres théorèmes en
échangeant les rôles des points et des droites),
- des homographies et du lien avec les fonctions homographiques de R dans R.
▶ Le quatrième voyage se passe au pays des solides pathologiques et
donc de la célèbre formule d'Euler S-A+F=2 conjecturée en 1750 et
démontrée rigoureusement en 1794 par Legendre. La preuve de cette
formule sera donnée en utilisant des graphes connexes.
▶ L'article de Robert Rolland est un article de fond sur l'analyse, ses
outils de base et leurs utilisations dans le cadre du calcul
infinitésimal.
L'auteur sait magnifiquement nous
intéresser tout au long de cette pérégrination : accroissements finis,
points fixes, méthode de Newton, intégration, interpolation... Le
panorama qui se dégage nous permet de mieux prendre conscience des
enjeux et des objectifs de cette partie des mathématiques.
▶ Jean-Etienne Rombaldi nous propose ensuite une étude sur
"l'accélération de la convergence des suites réelles".
Toutes les définitions sont clairement précisées (convergence lente,
géométrique de rapport λ, rapide, super-linéaire) et commentées. Pas
moins de 19 exercices sont livrés avec une correction complète et
serviront d'entraînement pour les candidats aux concours.
L'article, qui s'achève sur la description des procédés d'accélération
d'Aitken et de Richardson, a le mérite de proposer un exposé cohérent
et précis sur un sujet qui n'est pas souvent traité dans la littérature
bien que présent dans le programme de l'oral du CAPES (session de 2008)
et donc aussi dans celui de l'agrégation.
▶
Et nous arrivons à la dernière étude proposée par Arnaud de Saint
Julien. Notre collègue, enseignant en CPGE, se propose de déterminer
toutes les matrices carrées "toutes puissantes" sur un corps K lorsque
K est C, R, Q ou un corps fini F_{q}, c'est-à-dire toutes les matrices
carrées A telles que, pour tout n∈N^{∗}, il existe une matrice B
vérifiant A=Bⁿ.
Cette étude spécialement bien
menée est l'occasion de reparler de la réduction des endomorphismes et
d'utiliser la décomposition de Dunford.
Beaucoup
de jolis résultats sont mis en valeur et utilisés, comme ce raffinement
de la surjectivité de l'exponentielle complexe qui s'énonce : "Pour
toute matrice M de GL_{p}(C), il existe un polynôme P de C[X] tel que
M=exp(P(M))" dont on propose deux preuves totalement différentes,
l'une en utilisant la décomposition de Dunford et le Théorème de
Cayley-Hamilton (Lemme 7.2) et l'autre, très élégante, qui utilise des
arguments topologiques (exercice 7.3).
Cerise sur
le gâteau, la dernière section propose quatre exercices originaux et
bien jolis qui mettent en oeuvre des résultats importants.
Voilà qui clôt ce petit tour d'horizon du volume I.
Je voudrais terminer en remerciant chaleureusement tous les
contributeurs de ce numéro, et je dois dire que, malgré le temps et la
sueur que cela m'a coûté, j'ai pris suffisamment de plaisir à lire ces
articles tout en les formatant pour qu'ils entrent dans ce recueil aux
normes imposées... pour recommencer l'aventure prochainement pour un
second volume.
Je voudrais
aussi signaler que j'ai entrepris ce travail dans le cadre du CRREF
(Centre de Recherche et Ressources en Education et Formation de l'IUFM
de Guadeloupe) auquel je fais partie.
Je lance enfin un appel aux collègues qui voudraient me proposer un
article en leur demandant de prendre simplement contact avec moi par
mail
(dany-jack.mercier@univ-ag.fr). Bien entendu vous pouvez aussi
me contacter pour me faire part de vos remarques au sujet du volume que
vous avez entre les mains.
Bonne lecture !
Pointe-à-Pitre ce 26 janvier 2009
Dany-Jack Mercier
COURRIER DES LECTEURS
Ce jeudi 29 avril 2010, de Jean
: J'ai commencé le chapitre sur la géométrie projective, je ne sais pas
s'il s'agit de la fatigue ou non, mais un détail m'est revenu en tête
à l'instant (et je n'aurai pas accès au livre avant la fin de semaine).
Il me semble que dans l'Introduction, vous notez P(E) comme la réunion
de E et de D (la droite à l'infini). C'est la "définition" de Desargues
du plan projectif.
Dans le deuxième partie, Définitions P(E) est
l'espace projectif standard de dimension n pour E de dimension n+1. On
baisse la dimension d'un degré, là encore, très intuitif.
Mais si
ces deux souvenirs sont corrects (pas le livre sous les yeux), la
notation P(E) ne désigne pas la même chose dans les deux parties
alors... Si oui, est-ce voulu...? Sinon, désolé de ne pas avoir compris
quelque chose (auquel cas j'aimerais comprendre ce que je n'ai pas
compris...) Vous insistez sur l'intuition agréable dans la deuxième
partie mais si je "visualise" les deux situations, j'ai la un "disque
de rayon infini" avec une demi-droite d'un côté et une droite de
l'autre. Les dimensions ne sont pas les mêmes, les objets non plus...
(J'avance ces arguments pour que vous compreniez mon erreur si tel est
le cas...). (...)
djm
: Ils s'agit de représentations différentes d'un même objet. La
première représentation dont vous parlez est agréable, et facile à
"dire", mais ne mène pas bien loin au niveau théorique. On a besoin
d'être plus précis et de donner des définitions (et des preuves)
rigoureuses... C'est l'utilisation des espaces vectoriels de dimensions
légèrement plus grandes qui permet de définir un nouvel objet, et c'est
beaucoup plus loin dans l'article que j'espère donner les moyens pour
faire le lien entre les deux points de vue, pour nous apercevoir qu'il
s'agit "de la même chose". C'est spécial, mais si vous continuez dans
l'article, je pense que vous y verrez plus clair...