La bivalence en question




9 janvier 2005, INFOS : Quelle horreur, l'idée de bivalence va encore être lancée... Encore une mauvaise nouvelle et une façon de transformer les capésiens en pegc, et d'enseigner deux matières alors qu'on en maîtrise difficilement une :(( Voici le communiqué de l'agence Reuters du 08/01/2006 - 21h07

« PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Education nationale annonce qu'il prépare une circulaire pour "clarifier" la possibilité d'ouvrir des permanences policières au sein des établissements scolaires. "Oui, dans certains établissements, il faudra des permanences de policiers, évidemment avec l'accord de l'équipe éducative", a déclaré Gilles de Robien lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. "Je suis en train de repeigner une circulaire de 1998 pour que les choses soient clarifiées dans ce sens."

Le projet d'antennes judiciaires dans les lycées semble en revanche plus flou. Initialement, à la suite de l'agression au couteau d'une enseignante du lycée professionnel d'Etampes en décembre, Gilles de Robien avait dit réfléchir à "l'instauration de permanences, au sein même des établissements, permettant aux enseignants de faire part à la police et à la justice de toutes difficultés avant que des drames ne surviennent". "Les antennes de police à coup sûr, évidemment avec l'accord des équipes éducatives", a-t-il rectifié dimanche.

Le ministre a souhaité qu'il "soit très clairement dit qu'il peut y avoir non seulement des policiers ou des gendarmes référents par établissement mais aussi des permanences dans les établissements". Il a expliqué que cette permanence pourrait être tenue une à trois fois par semaine par un policier en civil afin "que les professeurs puissent davantage se confier, confier leurs craintes, le cas échéant leurs soupçons".
"Il n'y a pas de honte à ce que les services publics de la République travaillent ensemble dans des lieux communs", a-t-il dit. "Je pense que c'est un élément qui peut rassurer (...) L'essentiel, c'est que l'insécurité ne vienne pas entraver l'acte éducatif."
PROFESSEURS "BIVALENTS" Gilles de Robien a par ailleurs lancé l'idée de former les professeurs à enseigner deux matières afin d'"optimiser l'Education nationale".
"Je crois qu'on pourrait donner aux élèves enseignants, et donc aux enseignants, peut-être plus d'une matière à enseigner. C'est la bivalence", a déclaré le ministre de l'Education nationale lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro.

"La bivalence est une des voies qui permettraient d'optimiser l'Education nationale", a-t-il précisé, en ajoutant : "On est dans le qualitatif et pas dans le quantitatif."
Au total, a indiqué le ministre, plusieurs milliers de professeurs sont actuellement sans affectation ou sans élèves, dont 560 professeurs d'éducation physique et sportive et 400 professeurs d'allemand.

Cette "bivalence" serait mise en place "à moyen terme" dans le cadre d'une réforme des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) à laquelle le ministre réfléchit.
"Nous dirons peut-être dans cette réforme des IUFM qu'elle doit permettre à des enseignants de savoir enseigner deux matières. Peut-être le français avec l'histoire, peut-être des sciences avec les mathématiques", a expliqué Gilles de Robien.
Des expériences de bivalence ont déjà été tentées dans les années 1980, avant d'être abandonnées, avec les professeurs d'enseignement général de collège (PEGC). Ils sont encore quelque 20.000 à enseigner dans les collèges, aux côtés notamment des professeurs certifiés, c'est-à-dire qui ont passé le concours du Capes.


10 janvier 2006, de Z.X. : bonsoir, quand on va sur le coin perso pour Mr Jean Etienne R. on n'a pas une page de maths. je suis d'accord avec vous pour leur ambivalence, je suis assez placé pour le savoir, j'ai eu le capes maths et le plp et avec le recul je me dis : "comment j'aurai pu enseigner les sciences ?" on est là pour donner le meilleur de nous même, est-ce qu'un prof de français pourra donner le meilleur de lui-même en histoire, je n'en suis pas sûr enfin..... bonnes chances pour ceux qui passent le capes
djm : Bon, il faut vite que je trouve un hébergeur gratuit fissa, pour placer les
documents de JER. Puis j'ai un petit exercice sur les similitudes qui continuera à me faire passer du temps ;) Bonne journée :)))))


 

Dépêches de l'Education du Lundi 9 janvier 2006, AFP

Enseigner deux matières au lieu d'une, "la bivalence" remise au goût du jour

"La bivalence", c'est-à-dire enseigner deux matières au lieu d'une, vient d'être remise au goût du jour par le ministre l'Education nationale Gilles de Robien, une annonce qui a fait bondir lundi les syndicats redoutant un nivellement par le bas de l'enseignement.
Interrogé dimanche sur certaines catégories d'enseignants, comme les professeurs d'allemand "qui n'ont pas d'élèves", M. de Robien a plaidé pour que la réforme des instituts universitaires de formation de maîtres (IUFM), prévue par la loi Fillon, intègre la notion de "bivalence".
"On va dire aux profs d'histoire qu'ils doivent connaître une langue étrangère, nous pourrions dire que la formation des enseignants doit leur permettre de savoir enseigner deux matières, peut-être l'histoire et le français, ou les sciences et les mathématiques", a suggéré le ministre.
A peine prononcé, le mot "bivalence" a provoqué indignation et scepticisme chez les syndicats enseignants. Idée "très négative" s'est exclamé le Snes, principal syndicat des enseignants des collèges-lycées, "mesure gestionnaire d'économie" a déploré le SE-Unsa.
Remise au goût du jour en ce début d'année, la "bivalence" est pourtant déjà lancée dans la formation des futurs enseignants du secondaire.
Un arrêté du 26 juillet 2005 ouvre en effet la possibilité, dès la session 2006 du Capes (le concours de recrutement des enseignants de collèges-lycées, ndlr), de passer une "mention complémentaire", c'est-à-dire d'avoir une seconde matière qu'il pourront enseigner.
Et les chiffres sont parlants: sur 40.583 inscrits au Capes 2006 en France, 6.483 personnes ont accepté de prendre une mention complémentaire, soit 16% de candidats. "Par exemple 30% des inscrits au Capes de physique-chimie ont choisi les mathématiques comme mention complémentaire", a expliqué à l'AFP le ministère de l'Education nationale.
"Il ne s'agit pas de réactiver les PEGC (professeurs d'enseignement général de collège) ou de créer un nouveau corps", a-t-on ajouté de même source.
Le corps de PEGC -des anciens instituteurs intégrés dans les collèges et y enseignant deux matières- a été créé en 1969 et leur recrutement a cessé en 1986. Ils étaient moins bien payés que les certifiés du Capes et avaient plus d'heures de cours.
Aujourd'hui, avec la "mention complémentaire", la seconde matière enseignée par les nouveaux professeurs "bivalents" ne dépassera pas un tiers du nombre d'heures total et elle est "facultative", selon le ministère.
"L'enseignement unique est une particularité française. En Allemagne, c'est le contraire", a ajouté l'Education nationale.
La "bivalence" pourrait aller de pair avec le nouveau système de remplacement des professeurs absents moins de quinze jours et avec les suppressions de postes des derniers budgets.
"Si un enseignant possède une autre matière, il aura plus de facilités à remplacer un professeur absent, et la carte scolaire en sera améliorée", a-t-on plaidé rue de Grenelle.